Little Green House : « Je ne trouvais pas la crèche idéale, alors je l’ai créée »
Proche de la nature, multilingue et flexible, le modèle de crèche de Little Green House essaime dans toute la Suisse. Barbara Lax revient sur son parcours entrepreneurial.
À la naissance de sa fille en 2009, Barbara Lax ne trouve pas de crèche qui corresponde à ses idéaux. Elle décide alors de créer sa propre entreprise. Le concept: des crèches centrées sur la nature, multilingues et qui misent sur une relation de partenariat avec les parents.
« Il est important de pouvoir concilier le travail et les enfants, et cela sans devoir subir de jugement extérieur », dit Barbara Lax. De fait, ses crèches proposent des horaires étendus de 7h à 18h30 et restent ouvertes pendant les vacances. En outre, les parents peuvent y déposer leurs enfants dès 6h et les récupérer jusqu’à 21h si nécessaire. Les frais d’une journée de crèche s’élèvent en moyenne à 150 francs par jour.
Aujourd’hui, l’entreprise de 160 employés affiche un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 millions de francs et gère des établissements à Gland, Morges, Versoix, Zurich et bientôt Genève, où une crèche sera ouverte en 2020. L’entreprise totalisera alors plus de 400 places qui serviront à près de 800 familles, la plupart des enfants ne venant pas à plein temps.
Originaire de Bavière, Barbara Lax suit des études d’ingénieur en génie civil à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) avant de travailler douze ans chez Caterpillar à Genève en tant que stratégiste. « J’aimais mon travail mais j’avais l’impression de n’avoir aucun impact. Je développais de nombreuses idées qui se retrouvaient souvent remisées dans un tiroir, ce que je trouvais particulièrement frustrant. »
Tout en continuant à travailler chez Caterpillar, elle ouvre alors une première crèche à Gland en 2012. « C’était une période exténuante, se souvient-elle. Je ne savais absolument pas comment gérer une start-up ou une crèche, mais je devais paraître sûre de moi pour convaincre les partenaires commerciaux, les autorités et les banques.»
«J’ai fait de nombreuses erreurs à vouloir aller trop vite. J’ai par exemple signé un bail de 10 ans pour l’immeuble du premier site avant d’avoir obtenu le soutien officiel de la banque. Leur refus fut un moment particulièrement rude à vivre.» Mais la triathlète ne se laisse pas décourager. Elle trouve finalement un crédit de 500’000 francs sous cautionnement de ses biens personnels auprès de la Banque Alternative Suisse, qui dispose d’un programme spécial pour encourager les femmes à développer leur entreprise.
L’importance d’un soutien extérieur
« J’étais convaincue d’être suffisamment endurante, résiliente, motivée pour résoudre les problèmes en travaillant toujours plus. J’ai appris douloureusement qu’il faut parfois faire une pause. »
Barbara Lax témoigne également de l’importance du soutien qu’elle a reçu de GENILEM. « Le coaching m’a été essentiel puisqu’il m’a permis de discuter de mes idées et de mes doutes avec une personne extérieure au cercle de mes proches, qui s’inquiétaient trop. J’avais extrêmement peur des conséquences d’une éventuelle faillite mais je crois que de nombreux entrepreneurs passent par ces phases-là. »
GENILEM a aussi aidé l’entrepreneure à comprendre les rouages de l’économie locale et à rencontrer d’autres start-up. Reconnaissante de l’aide qu’elle a pu recevoir, Barbara Lax continue aujourd’hui de soutenir GENILEM en tant que «marraine» pour aider à son tour les jeunes start-up en démarrage.
Pour sa détermination et le succès de son entreprise, Barbara Lax a été récompensée en 2017 du prix de la « femme d’affaires de l’année » décerné par Veuve Clicquot. Forte de ses succès, Barbara Lax développe désormais un service inédit: la crèche «prête à l’emploi». L’entreprise propose l’installation de crèches aux structures préfabriquées et modulaires en bois. La commune intéressée met à disposition un terrain tandis que Little Green House s’occupe de la construction de l’infrastructure, du recrutement des employés, et de la gestion de la nouvelle crèche. Les cantons de Fribourg, de Genève et de Berne ont déjà manifesté leur intérêt.
Chiffres-clés
- 5 crèches
- 160 employé·es
- Fondation en 2012