Alver : Les superpouvoirs des microalgues
Après des carrières florissantes dans des multinationales, les deux fondatrices d’Alver ont lancé une ligne d’aliments à base de microalgues protéinées.
En rejoignant les rayons des magasins Coop en 2019, l’entreprise Alver a franchi une étape importante de son développement. Ses produits à base d’algue Golden Chlorella sont désormais présents dans environ 130 points de vente en Suisse. Cet assortiment Swiss made comprend aussi bien des barres de céréales que des pâtes ou de la poudre de protéines, dont le prix oscille entre 3 et 30 francs.
Majbritt Byskov-Bridges, co-fondatrice de la société avec Mine Uran, explique ainsi cette percée. « Nous détenons le bon produit au bon moment. Les aliments à base de protéines de plantes et de champignons sont entrés dans les mœurs. C’est désormais le tour de ceux préparés avec des microalgues, comme la Golden Chlorella, qui est neutre en goût et en couleur. Nos pâtes par exemple, comportent 22% de protéines équivalentes à la viande, mais gardent le goût traditionnel des pâtes italiennes. » La Chief Operations Officer (COO) évoque également les bienfaits sur le système immunitaire. « Les Japonais ont désigné la chlorella comme un aliment d’intérêt national. Elle renforce le système immunitaire, tout en absorbant les métaux lourds et les pesticides. Elle comprend également des vitamines et minéraux comme du zinc et de la vitamine B. »
Soutenue par GENILEM depuis ses débuts en 2017, la start-up lancera, conjointement avec Innosuisse et le Swiss integrative Center for Human Health (SICCH) à Fribourg, une étude afin de déterminer scientifiquement les effets de la Golden Chlorella sur la santé. Elle participe également à un consortium européen autour des microalgues (projet « ProFuture ») dans le cadre du programme Horizon 2020.
De la grande entreprise à la start-up
Les deux créatrices d’Alver ont pris le temps de développer une stratégie. « Nous nous appuyons chacune sur vingt ans de carrière dans des domaines différents et nous nous complétons très bien », souligne Mine Uran, CEO. Cette diplômée en ingénierie et en d’entreprises de conseil financier telles que Guardian Wealth Management à Genève, Morgan Stanley ou Deloitte.
À la recherche de fonds d’investissements écologiques pour ses clients en 2016, Majbritt Byskov-Bridges a pris contact avec Mine Uran pour son expertise en protéines durables. « Elle m’a dit ‘j’ai une invention révolutionnaire, de la chlorella sans le goût ni l’odeur de l’algue, c’est une alternative exceptionnelle aux protéines animales, se souvient la COO. Et j’ai réalisé que je voulais créer la société avec elle, et non pas seulement soutenir le projet de loin. »
Quitter des postes confortables représentait un risque. « Nous voulions la liberté et la flexibilité d’une start-up pour réaliser nos rêves plus rapidement », note Majbritt ByskovBridges. Grâce au soutien de GENILEM, la société a pu accéder à un réseau utile à son développement. « GENILEM a été déterminant pour la commercialisation de nos produits chez Manor, relève Mine Uran. Nous avons également pu rencontrer d’autres entrepreneurs soutenus par l’association et avons engagé un de nos six collaborateurs grâce à ces contacts. »
Production à large échelle
La société a clôturé en juin 2020 sa troisième levée de fonds, dont le montant demeure secret. « Nos investisseurs sont très variés : il s’agit de grandes entreprises industrielles suisses, mais aussi de sociétés en capital-risque ou de family offices. » Le but de ce financement est de développer une production à large échelle. « Avec un site de production plus grand, nous pourrons envisager de commercialiser la poudre Golden Chlorella à des entreprises de l’agro-alimentaire afin qu’elles l’utilisent comme ingrédient de base. » La startup entend aussi renforcer sa position à l’étranger. Elle est déjà présente en France dans les enseignes E. Leclerc et chez l’allemand Edeka.
Chiffres-clés
- 11 produits dans la gamme
- 6 collaboratrices et collaborateurs
- 130 points de vente en Suisse